Même si le risque de redressement est limité jusqu'à la fin de cette année, le risque contentieux existe : un salarié ou un stagiaire présent depuis quelques mois/semaines/jours/heures pourra demander à bénéficier des ASC sans condition d'ancienneté.
Le risque "URSSAF" n'est pas le seul risque contentieux.
Et il est d'autant plus important que la Cour de cassation vient de préciser que même une modulation de droit n'est pas possible : accorder moins qu'aux autres revient à discriminer (et non pas différencier). Nous l'envisagions dans une précédente actualité...la réponse vient de tomber.
L’outil en question reposait sur des dispositifs de contrôle aux fonctionnalités inquiétantes.
Ainsi et par exemple :
•Un logiciel permettait de suivre le temps passé par les salariés sur certains sites web et programmes préalablement identifiés comme "non productifs" pendant leur temps de travail.
•Ce même logiciel réalisait des captures d’écran à intervalles réguliers, définis individuellement par l’entreprise, allant de 3 à 15 minutes.
Une telle décision de la CNIL doit être étudiée avec attention par tous ceux qui défendent les libertés au sein des entreprises.
La technologie ne justifie pas tout !
Quel que soit le degré d’information des salariés et de leurs représentants, un procédé de surveillance ne peut être légitime que s’il est proportionné à un objectif légitime.
Avec la démocratisation des outils technologiques, il est crucial de rappeler que la baisse des coûts des équipements de surveillance, qu’ils soient audio ou vidéo, ne légitime en rien une surveillance excessive des salariés.
Par ailleurs, à l’ère de l’intelligence artificielle, il n’est pas excessif de s’inquiéter des dérives potentielles qu’un usage incontrôlé pourrait entraîner.
Si l’évolution technologique modifie les conditions de travail et d’emploi, elle doit respecter un principe fondamental : être proportionnée aux objectifs poursuivis, lesquels doivent être clairs et légitimes.
Information et consultation ne suffisent pas
Se conformer aux obligations d’information et de consultation du CSE, qu’il s’agisse de l’article L2312-38 ou L2312-24 du Code du travail, ne suffit pas.
Encore faut-il justifier la nécessité d’un tel outil de contrôle et s’assurer que son niveau de précision reste proportionné au but recherché.
Dans ce cadre, le rôle du CSE est essentiel. Les débats qui accompagnent ces consultations sont déterminants pour garantir un équilibre entre performance de l’entreprise et respect des droits fondamentaux des salariés.
Nous restons à votre disposition pour vous accompagner dans ces réflexions et vous préparer à aborder ces sujets en toute sérénité.
Bien à vous toutes et tous.
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Le couperet est définitivement tombé : les CSE ne pourront plus appliquer un critère d'ancienneté pour délivrer les activités sociales et culturelles.
A compter de 2026, les CSE devront supprimer toute référence à l'ancienneté dans leurs décisions relatives à l'octroi des activités sociales et culturelles.
L'existence de cette tolérance permettait de rassurer les CSE en cas de contrôle : cette assurance est préservée jusqu'au 31 décembre 2025.
Les CSE qui seraient contrôlés avant le 1er janvier 2026 se verront uniquement rappelée la fin de cette tolérance.
Mais attention ! A compter du 1er janvier 2026, le risque sera bien réel pour les CSE : en cas d'application d'un critère d'ancienneté, ils se verront redressés.
Jusqu'à cette décision, le seul risque était de voir un salarié réclamer le bénéfice d'activités sociales et culturelles sur la base de la décision de justice sumentionnée. Ce risque existe toujours.
Mais à compter du 1er janvier 2026, le risque sera aussi d'être soumis à un redressement.
Nos équipes sont bien entendu à votre disposition pour vous aider à mettre en conformité vos politiques et pratiques...ainsi que votre réglement intérieur.
En attendant, nous vous souhaitons à toutes et à tous, un bel été.
HAMDINI Nordine
Cela fait maintenant plus de 20 ans que j'ai le plaisir de travailler avec les représentants du personnel. Accompagner leurs actions me procure une grande fierté. Former, conseiller et expertiser au service des CSE sont de belles missions...